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La traversée des Açores au Portugal.
 
   

Croisière en voilier.

Co-navigation.

Croisière naturiste.

Nous sommes le mercredi 18 Septembre, Joseph embarque sur Julo pour la traversée de Sao Miguel à Faro au Sud du Portugal. C'est une traversée au grand large de 880 Milles soit 1600km Depuis une bonne quinzaine de jours, la météo n'est vraiment pas favorable pour un retour en Algarve avec des vents dans le nez plutôt soutenus.

Qu'à cela ne tienne, nous préparons le bateau avec soin pour cette traversée. Vérification du gréement, grattage de la coque, petit check-up du moteur, plein d'eau et de GO, un gros plein au marché, la routine quoi. Le 19, la météo change. L'anticyclone monte au Nord et un gros cyclone, Lorenzo se forme au large des Antilles. Un vent de Sud-Ouest est prévu pour samedi et ça c'est très bon pour nous. Lorenzo devrait passer sur les Açores fin de semaine prochaine mais nous serons loin à l'Est et hors de sa portée. Mais restons prudent, les trajectoires des Cyclones sont quelques fois surprenantes, nous ferons le point samedi midi avant notre départ. C'est une première pour Joseph. Il a déjà pas mal navigué, mais jamais sur une si grande distance et il a très envie de goûter au grand large.

Samedi 14h45. C'est parti, nous larguons les amarres, cap sur Faro. Les prévisions météo sont bonnes. Lorenzo atteindra les Açores d'ici une petite semaine, nous ne courrons donc aucun risque. Nous laissons l'île dans notre sillage. Au départ, le vent est soutenu de secteur Ouest puis nous sommes dans le dévent de l'île. Nous faisons route moteur avec une houle qui nous malmène ce qui n'a rien de confortable.

Le lendemain matin, le vent s'établit au Sud-0uest à 20 Nœuds. Julo glisse sur l'eau 6 à 7 Nds. Joseph prend la barre et se régale. La mer est bien formée et la bateau répond bien… Le pied quoi…

Au début, joseph est crispé mais il maitrise parfaitement la situation. Il barre principalement aux instruments ce qui demande beaucoup de concentration. Je constate qu'il se débrouille super bien et décide de changer la donne. Je lui donne quelques petites explications puis coupe tous les instruments, même le compas est masqué. Le vent est stable et soutenu, la mer est formée, il y a du soleil, les conditions sont parfaites pour naviguer au feeling. Petit à petit Joseph arrive à lire dans la mer, le vent, les mouvements du bateau, et son cap est non seulement stable mais dans la bonne direction. Son sens marin s'affine, il est très détendu… Bravo Joseph, je savais que tu y arriverais.

En mer, il faut toujours avoir la voile du temps, alors les manœuvres se succèdent.

Les jours passent et le sillage s'allonge. 150, 130, 115 milles en 24 heures. Le vent soutenu de Sud-0uest du départ faiblit puis tombe complètement. Nous sommes mardi 24 Septembre. Un petit front passe, il pleut. A 4h du mat, le vent se lève du nord, nous pouvons faire route au petit largue.

Je pensais savoir faire du bon pain, et bien pas du tout. Notre ami Joseph qui est un spécialiste en la matière m'a donné un peu de son savoir-faire… Super top chef…

Jeudi 26. C'est du beau temps. Un grand ciel bleu, quelques nuages, un petit vent de Nord et une belle dorade coryphène mord à la ligne. La belle vie quoi.

A l'approche du cap Saint Vincent, le vent fraichit. Nous sommes toujours au petit largue et la mer se forme. Julo est copieusement arrosé. Nous traversons le rail des cargos puis le cap se dessine à l'horizon.

La nuit tombe, nous sommes sous le vent du cap, le mer s'aplatit et le vent qui suit la côte tourne à l'Ouest. Il nous reste une cinquantaine de milles avant d'arriver à Faro.

Petit à petit, le vent faiblit, la mer devient lac, puis miroir. Julo glisse tranquillement, tout est calme. Le jour se lève, la lumière est irréelle, on se croirait dans un tableau. Nous sommes à quelques milles de la passe de Faro. Le vent est complètement tombé, plus rien ne bouge.
Nous terminons cette traversée au moteur. A 7h, nous embouquons la passe et à 8h l'ancre tombe sous le vent de l'île de Culatra. Dis-moi Joseph, on a bien mérité une bière non ?

Et la vie terrienne reprend ses droits… Prévenir famille et amis de notre arrivée, aller se dégourdir les jambes, manger des glaces, se payer un bon resto avec au menu un Cataplana de fruits de mer en admirant un vol de mouette.

Mardi 1 er Octobre. Les bonnes choses ont une fin, notre équipier prend l'avion à 11h. Cette traversée à été agréable et vivante. Nous avons mis 7 jours pour parcourir ces 850 milles ce qui est plutôt bien. Merci d'être venu Joseph. Tu es un équipier sur qui on peut compter, efficace et sérieux tout en étant plein d'humour et joyeux. Tu seras toujours le bienvenu à bord de Julo… On t'embrasse bien fort…