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Des Sporades au Nord de la mer Egée .
 
   

Croisière en voilier.

Co-navigation.

Croisière naturiste.

Prochaine étape, l'île de Lesbos. Nous avons notre ami « Laurent » à revoir absolument et nous aimerions passer un peu de temps avec lui. Nous mouillons « Julo » dans un petit coin paradisiaque que nous aimons bien et attendons une bonne fenêtre météo pour cette traversée de 130 milles. En attendant, contemplation, balades, lecture, farniente et piscine.

Et c'est le 21 Juin que se présente une opportunité. Debout 5H, nous avalons rapidement un bon petit déjeuner et partons avec le lever du jour. Nous sommes au près bon plein et « Julo » s'en donne à cœur joie. L'Ancre tombe à 20h après 86 milles de navigation… Bravo les artistes… Nous repartons dès le lendemain matin pour Skala Loutron, il nous reste 45 nautiques à faire. Et c'est à 19h que nous pouvons enfin serrer Laurent dans nos bras, que du bonheur.

Avec Laurent, ça fait trois ans qu'on ne s'est pas vu… Entre nous, c'est une belle histoire… Alors cette semaine passée avec lui, c'est perso… On se retrouve tout de suite après.



Et tout de suite après, Léa embarque pour une dizaine de jours. Elle est plutôt « bateau moteur ». C’est une grande première pour elle que de naviguer à la voile. Son avion arrive avec beaucoup de retard et c’est à 23H qu’elle pose son sac à bord. La météo annonce une petite bouffée de Meltem pour mardi prochain. Nous devrons traverser rapidement sur Lemnos.
Pas de temps à perdre, debout 8h ce samedi 30 Juin pour 45 milles de navigation. C’est beaucoup pour une première journée mais c’est la météo qui commande.
Nous longeons la côte sud de Lesbos. Paré à dérouler... Le vent nous déhale tranquillement vers l'Ouest. Léa prend ses marques et parait tout à fait à l'aise sur le bateau. Nous arrivons à Sigri à 18 heures et choisissons une baie abritée du Sud. Il y a beaucoup d'herbe le soleil est trop bas pour visualiser les rares plaques de sable, mais nous arrivons tant bien que mal à faire crocher notre ancre.
Oh, les filles et si on se prenait un Spritz.
L'arrivée d'une petite bouffée de Meltem pour lundi soir se confirme. Le capitaine décide de faire une navigation de nuit. Départ ce soir à 23H30 pour Lemnos. En attendant, allons visiter la petite ville de Sigri.

Situé à l'extrême ouest de l'île de Lesbos, ce petit village de pêcheurs est resté authentique et tranquille. Ici, le temps passe au ralenti et on s'y sent bien.

La belle église Agia Triadase est ouverte à tous. L'intérieur des églises orthodoxes Grecques est surprenant. Très chargé avec beaucoup de dorures et d'icones représentants des scènes et personnages bibliques.

Sur la pointe, le château Byzantin est fermé : Interdit au public.
Mais en le contournant côté mer, après un peu d'escalade, une brèche permet de s'y introduire.

A midi, nous changeons de mouillage pour aller juste en face, sous le vent de l'île Megalonisi. Annie nous prépare des salades grecques tandis que Léa et moi faisons les manœuvres. Aller, une petite sieste et zou, on part se balader sur l'île.

Surprise, l'île est une réserve, mais nous sommes les seuls, et ça, on aime bien. Un sentier balisé nous guide vers des espaces aménagés. Le sol a été creusé et des arbres pétrifiés on été dégagés

C'est absolument extraordinaire. Ces arbres ont été estimés à 20 millions d'années. A cette époque une forêt subtropicale recouvrait toute la région. Suite à une éruption volcanique, la forêt a été recouverte de cendres et au fil des millénaires, ces arbres se sont transformés en pierre.

Il y a principalement des pins et des séquoias. Le plus long atteint une vingtaine de mètres.

Mais ce n'est pas tout, nous devons partir avant minuit et un petit moment de calme sera le bienvenu. C'est donc à 23h30 que nous dérapons. Nous contournons la pointe sud puis envoyons les voiles dès que le vent est établi. C'est au près et tout dessus que « Julo » file à plus de 6 nds vers Lemnos. Nous avons 55 Milles à faire. Les quarts s'organisent et nous laissons celui du lever de soleil à Léa… Contemplation.

Dès le lever du jour, Lemnos est en vue. Le vent faiblit sous le vent de l'île. Nous affalons et préparons le mouillage.

Il est 9h et Julo est tranquillement mouillé devant une belle plage de sable blanc… Le bonheur.

En fin d'après midi, nous partons faire une petite balade. Nous avons décidé de monter à droite de la baie. La vue, de là haut, doit être extra. Il n'y a pas vraiment de chemin, alors on y va au feeling.

C'est le lendemain après midi qu'on lève l'ancre pour Myrina, la capitale de l'île. On va se poser un peu, car depuis l'arrivée de Léa, on navigue beaucoup.
Cette petite ville est très animée avec un centre ville ombragé et charmant et sans trop de touristes, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Et ce soir, sardinade…

Nous y passons deux jours tranquilles en prenant tout simplement le temps de vivre… Et c'est si bon.

Un matin, nous faisons le tout du château qui domine le port. Le site est fantastique. La construction du château a commencé en 1186 par l'empereur Byzantin Andronic Komnenos . Il en reste aujourd'hui que des vestiges, mais la muraille qui domine le port à gardé toute sa majesté.

Bien sûr, la vue de là haut est magnifique, nous y croisons même quelques biches.

Mais nous sommes déjà le 6 juillet, il est temps de reprendre la route. Nous faisons escale à Mourtzeflos à l'extrême Nord-ouest de l'île. C'est un petit mouillage souvent rouleur, mais aujourd'hui la météo est parfaite, alors allons y.

Imaginez un peu, une baie déserte et bien protégée, des falaises tout autour, le minéral qui rivalise avec nos plus grands artistes, le silence troublé seulement par quelques bêlements de chèvres, une eau chaude et cristaline…

Allez, debout tout le monde. Il est 5H30, nous avons 60 milles avant notre mouillage du Mont Athos, faut se bouger si l'on veut y arriver pour l'apéro… Dur dur.

C'est du grand beau temps… Soleil, mer calme mais peu de vent. La visibilité est moyenne et le Mont Athos se fait discret malgré ses 2033 mètres d'altitude.

Le Mont Athos, tout au Nord de la mer Egée pourrait s'appeler « La montagne sainte ». C'est le troisième doigt de la Chalcidique. Ce doigt est complètement isolé, il n'y a pas de route depuis l'extérieur, on y accède qu'en bateau accrédité. Pour nous, interdiction absolue de s'en approcher à moins de 500 Mètres. Le capitaine décide de faire escale à Platy Bay qui est en zone interdite tout au nord du Mont. Nous y arriverons le soir donc peu de chance de se faire refouler.

A deux milles de l'arrivée, un grain menace. Nous rentrons les voiles et faisons route moteur. D'un seul coup, la rafale arrive, violente, agressive. Une mer courte et désordonnée frappe la coque de « Julo ». Nous arrondissons la pointe et nous retrouvons un plan d'eau plus calme. Nous nous rapprochons prudemment de la plage et la pluie commence à tomber. C'est le déluge, des trombes d'eau, on n'y voit goutte. Nous devons mouiller assez prêt de la plage, là ou il y a du sable. A estimer la position du bateau ….

Vas-y, mouille… 30 mètres de chaine pendant que le capitaine maintien le bateau dans l'axe du vent… OK, on stop le moteur, le bateau dérive avec le vent, la chaîne se tend, le rappel est brutal, l'ancre a croché, nous sommes en sécurité.

Une bonne nuit plus tard, nous voilà en pleine forme pour apprécier ce mouillage interdit. Nous allons à la plage à la nage et ramassons plus d'un Kg de tellines. Ici, le temps semble s'être arrêté. L'endroit est calme, sauvage, désert...
Nous profitons de la brise thermique pour rejoindre Paramos. Finalement le thermique s'essouffle rapidement et c'est au moteur que nous terminons ces 30 milles. Nous mouillons entre le chantier et les pêcheurs à 17H30 juste avant l'orage du soir. En été, à l'extrême Nord de la mer Egée, quand l'atmosphère est instable, de violents orages de chaleur éclatent sur les Balkans et descendent sur la côte. Heureusement, on les voit venir et il vaut mieux rester à bord.

Ce qui ne nous empêche pas de nous faire une ventrée de Téllines.

Le lendemain, on reste tranquille. Balade le matin au Nord de la baie, balade après la sieste au sud de la baie, baignade, lecture, la belle vie quoi

Nous sommes déjà le Mardi 10 juillet et cette belle croisière touche à sa fin. Il nous reste 15 milles pour rejoindre Kéramoti. Léa nous quitte en soirée et le bateau semble bien vide. Merci Léa, tu es une fille intelligente, spontanée, volontaire … On t'adore.